Le président zimbabwéen, Emmerson Mnangagwa, a promis de faire de sa victoire dans les présidentielles, qui se sont déroulées lundi dernier, «un nouveau départ» pour le Zimbabwe.

«Je suis honoré d’être élu président de la deuxième république du Zimbabwe», a dit Mnangagwa dans un message diffusé sur les sites sociaux. «Même si nous étions divisés lors des élections, nous sommes unis par nos rêves. C’est un nouveau départ», a-t-il dit, appelant ses compatriotes à travailler main dans la main dans la paix et l’unité pour bâtir un nouveau Zimbabwe.

Installé au pouvoir suite à l’éviction de l’ancien président Robert Mugabe dans un coup d’Etat en novembre 2017, Mnangagwa a remporté les élections présidentielles avec un score confortable face à son principal challenger, Nelson Chamisa, leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC/opposition).

Ces élections, les premières dans le pays depuis le départ de Mugabe, ont été marquées par de violents affrontements, mercredi et jeudi, à Harare, faisant au moins six morts. Des unités de l’armée ont été déployées pour disperser les manifestants descendus dans les rues suite à l’annonce des résultats des législatives, qui ont donné à la Zanu-Pf, parti du président, la majorité absolue dans la future Assemblée nationale.

Lors de sa campagne électorale, Mnangagwa, ancien chef des services de renseignement, a promis d’aider le Zimbabwe à accéder à la catégorie des pays à revenus intermédiaires. Il a aussi promis de trouver les solutions adéquates aux problèmes économiques du pays et redynamiser le marché de l’emploi.

Cette ancienne colonie britannique d’environ 17 millions d’âmes, entourée par le Mozambique, l’Afrique du Sud, le Botswana et la Zambie, est plombé par de graves problèmes socio-économiques.

Ancien grenier à céréales de la région, doté de riches ressources minières (platine, or, diamant, nickel), le Zimbabwe a vu sa production agricole chuter après la réforme agraire mise en œuvre par le régime de Mugabe.

Près de trois quarts des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Le chômage atteint 90 pc de la population active et l’inflation est galopante. Les services publics se sont effondrés. Les liquidités manquent et le gouvernement peine à payer les fonctionnaires.

Cette crise est encadrée par un environnement économique en état de dégradation avancée. La croissance n’a pas dépassé 0,7% en 2016 pour se redresser à 3,4% en 2017. Le pays est classé 157e sur 180 par Transparency International pour son niveau très élevé de corruption.

 

Avec MAP