1994. À l’occasion d’un épisode autobiographique douloureux, Fouad Bellamine lacère dans un accès de colère une grande peinture. «Fouad Bellamine a entaillé la toile comme l’on s’automutile en agressant sa propre peau. Car il ne fait qu’un avec elle», écrit Latifa Serghini dans la préface du catalogue d’exposition, indique un communiqué.

L’artiste n’a jamais pu tourner la page de cette toile, mais il a plusieurs fois différé le moment de l’affronter de nouveau du regard. 25 ans plus tard, Bellamine donne une nouvelle vie à l’œuvre lacérée en isolant et en découpant les parties intactes. Il intitule cette œuvre rendue à la vie : Fragments d’une déchirure.

Ce sont les œuvres provoquées par le souvenir de la toile lacérée qui sont données à voir dans Fragments de vie, une exposition qui se déroule du 3 décembre 2019 au 13 janvier 2020 à la galerie d’art L’Atelier 21. «La destruction peut être salutaire, régénératrice. Elle seule permet de poursuivre la seule route après le chaos, le juste chemin», précise l’écrivain Kebir Mustapha Ammi dans le catalogue d’exposition.

«Le résultat est époustouflant», comme le constate Kebir Mustapha Ammi qui ajoute : «D’un tombeau surgit la vie. D’une leçon des ténèbres, jaillit la lumière, éblouissante, faite de rais incomparables qui inondent d’un nouveau jour, un sublime matin, l’œuvre du maître».

Avec Fragments de vie, Fouad Bellamine initie une traversée mémorielle et intime dans plusieurs périodes qui ont fait sa réputation comme l’une des figures majeures de la peinture moderne dans le monde arabe, et bien au-delà, conclut ledit communiqué.