Décédé le 8 juillet dernier dans une clinique à Barcelone, l’ex-Président angolais a fait l’objet d’une autopsie réclamée par sa fille. Des soupçons ?

A la tête du pays durant 38 ans, avant son remplacement par João Lourenço en 2017, José Eduardo Dos Santos a rendu l’âme dans l’établissement médical où il suivait des soins intensifs. Il y avait été hospitalisé plusieurs jours avant, suite à une chute grave, dont l’issue lui fut fatale. Si les médecins ont conclu à un arrêt cardiaque, sa fille Tschizé ne semble pas partager cet avis. Trois jours avant la mort de son père, elle avait décidé de porter plainte pour « tentative de meurtre, non-assistance à personne nécessiteuse, négligence grave et divulgation de secrets par des personne de l’entourage ».  Ces accusations avaient alors été relayées par le cabinet d’avocats mandaté par elle.

Ciblant la seconde épouse de l’ex-Président et le médecin attitré de celui-ci, la plainte s’est soldée d’une autopsie dont on attend encore les résultats. Une affaire aux allures de polar politique, attisée par des rivalités au sein de la famille du défunt. Rivalités opposant les enfants nés du premier mariage de José Eduardo Dos Santos à sa deuxième femme, soupçonnée d’être à la solde du nouvel exécutif…

Une famille tombée en disgrâce

Si l’actuel Chef d’Etat angolais a annoncé 5 jours de deuil national, cet hommage ne voile pas le ressentiment de beaucoup de citoyens à l’encontre du clan Dos Santos.  Dépeint à l’époque comme un politique des plus autoritaire, José Eduardo Dos Santos, avait surtout marqué les esprits en confiant des postes et portefeuilles clés à ses premiers enfants. Les choses ont suivi leur cours pendant plusieurs années, déclenchant quelques vagues mises à l’index par la presse internationale. Puis ce fut le changement de régime...

La victoire de João Lourenço a inévitablement débouché sur des poursuites judiciaires et des saisies à l’encontre des enfants du patriarche.  Première a en avoir fait les frais, Isabel Dos Santos, son ainée. Classée parmi les milliardaires africains en 2013, celle que l’on surnommait « la princesse du pétrole angolais » s’est très vite retrouvée aux prises avec la justice de son pays. Puis ce fut au tour de son frère José Filomeno, condamné pour fraude et incarcéré en 2020.

Des sanctions très mal acceptées par la famille, laquelle n’a pas hésité à dénoncer les persécutions du pouvoir mis en place. « Porte-voix » des siens, Tschizé Dos Santos ne cache pas son ressentiment aujourd’hui, allant même jusqu’à affirmer sur les réseaux sociaux que la mort de son père a été préméditée par le Chef d’Etat en fonction. Motif ? Empêcher José Eduardo Dos Santos, d’apporter un quelconque appui à l’opposition, à moins d’un mois de la présidentielle. L’ambiance est tendue…