Le gouvernement ougandais a ordonné la fermeture d’une ONG axée sur la protection des minorités sexuelles. Détails.

 

L’inquiétude est à son comble dans la communauté LGBT locale après l’interdiction formelle pour SMUG (Sexual Minorities Uganda) d’exercer ses activités. Les autorités se sont appuyées sur un argument administratif pour justifier une telle décision. Selon elles, SMUG ne se serait pas « enregistrée correctement ». 

Les membres de l’organisation phare ont dénoncé cette nouvelle répression de leur groupe. Il ne s’agit apparemment pas d’un cas isolé. Plusieurs ONG types ont été contraintes de mettre un terme à leurs fonctions pour des raisons similaires. C’est sans compter les 194 personnes arrêtées entre 2017 et 2020 sur la base de leurs orientations sexuelles. 

Interrogé à ce propos le Directeur de SMUG, Frank Mugisha, a pointé du doigt « l’homophobie véhiculée par les mouvements anti-gay et anti-genre ».  Une homophobie instrumentalisée par beaucoup de politiques lors des campagnes électorales « Ils utilisent les LGBT comme boucs émissaires pour gagner des votes ». 

Il faut savoir que l’Ouganda est l’un des pays africains qui pénalisent l’homosexualité ainsi que tout comportement jugé « hors nature ».  Le Chef de l’Etat avait lui-même fait polémique en déclarant sur une chaine internationale que les homosexuels étaient dégoutants. SMUG qui avait longtemps bataillé pour que les minorités sexuelles n’aient plus à subir de violences physiques et morales, va devoir mettre son militantisme entre parenthèses, le temps peut-être de trouver une solution.