Question de « bonnes mœurs », la législation nigériane envisage d’interdire les croisements vestimentaires entre hommes et femmes. Détails sur un texte qui aurait apparemment des chances de passer. 

 

Des hommes vêtus en hommes et des femmes vêtues en femmes. Voilà en gros ce Muda Lawal Ulnar, un parlementaire nigérian souhaite établir dans son pays. Sa proposition de loi prévoit donc un emprisonnement pouvant aller jusqu’à 6 mois et/ou une amende de 1200 dollars pour tout civil pris en flagrant délit de travestissement. 

8 ans après la législation anti-mariage gay introduite par l’ancien Chef de l’Etat Jonathan Goodluck, ce texte relance le débat sur les libertés individuelles et l’ingérence des autorités dans les orientations sexuelles des citoyens. Comme on pouvait s’y attendre, la nouvelle passe très mal au sein de la communauté LGBT locale, dont les porte-paroles ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux. Certains ont joué la carte de l’ironie, en affirmant que la loi en question solutionnerait très certainement les crises économique et sécuritaire traversées par le Nigéria à l’heure actuelle. 

Du côté des conservateurs, on approuve en revanche cette initiative fondée sur la morale et les valeurs religieuses. Le texte pourrait prévoir quelques aménagements pour les artistes en représentation (pièces de théâtre ou films) mais la chose demeure encore floue…