Jean-Yves  Eboumbou Douala Manga Bell, roi Douala mène un combat de longue haleine depuis plusieurs années. Voulant faire admettre son triste passé colonial à l’Occident, cet homme de 65 ans refuse de baisser les bras.

Son bisaïeul le roi Rudolf Douala Manga Bell fut exécuté en 1914 par les allemands, dont il « menaçait les intérêts ». Son crime ? Avoir refusé que la puissance coloniale n’expulse les autochtones de leurs demeures pour y ériger des usines. Un acte assimilé à de la pure rébellion et qui a valu au Roi Manga Bell d’être pendu durant la première guerre mondiale.

Un siècle plus tard, son descendant reprend le flambeau dans l’espoir que l’Allemagne reconnaisse ses crimes. Celui que l’on surnomme « Le roi Bell » s’active à faire admettre les atrocités et exactions commises, mais aussi à garder vivante la mémoire de son ancêtre. 

De passage à Ulm (Sud de l’Allemagne) en octobre dernier où une avenue a été rebaptisée du nom de son défunt parent, il a salué ce geste symbolique, synonyme de changement. Très attaché au passé, l’héritier de la dynastie souhaite également de plus gros efforts de la part de l’Etat camerounais en termes d’éducation nationale.

Mettre en avant les figures historiques du pays, afin que la jeunesse se connaisse mieux ; et que l’Europe accepte de faire face à ses actes. Voilà en gros le message de l’actuel souverain de l’ethnie Sawa-Douala.