Le gouvernement sud-africain est incapable de remédier immédiatement à la crise de l’électricité qui continue d'affecter les entreprises et les ménages, a indiqué lundi le Président Cyril Ramaphosa.

«Bien que nous souhaitons tous désespérément mettre fin aux délestages électriques, nous ne pouvons pas atteindre cet objectif du jour au lendemain», a déclaré Ramaphosa dans sa Newsletter hebdomadaire.

Il a ajouté que la fermeture de nombreuses entreprises à travers le pays révèle une partie de l'impact dévastateur des coupures de courant persistantes sur les moyens de subsistance des citoyens et sur leurs rêves d'une vie meilleure.

Le passage récent au niveau 6, sur 8, des délestages électriques est vécu par les Sud-africains et les entreprises comme un vrai cauchemar, suscitant colère et indignation dans un pays considéré comme l’un des plus industrialisés d’Afrique.

«De nombreux rapports ont abordé les effets de la crise sur les hôpitaux, les écoles, les tribunaux et bien d’autres établissements gouvernementaux», a signalé le chef de l’État, notant que les usines perdent de précieuses heures de production, les agriculteurs sont incapables de conserver leurs produits frais et les investisseurs sont découragés.

À cet égard, il a souligné que «les appels à trouver une solution immédiate aux coupures d'électricité sont tout à fait compréhensibles, mais la dernière chose que les Sud-Africains veulent entendre, ce sont des promesses irréalistes».

Par ailleurs, C. Ramaphosa a rappelé que cette crise énergétique qui dure depuis de nombreuses années est le résultat d'une combinaison d’une multitude de facteurs, notamment le manque d'investissement dans de nouvelles capacités de production, le mauvais entretien des centrales électriques, la corruption, la criminalité et le sabotage des infrastructures.

Il s’agit également de l'augmentation de la dette municipale due pour la compagnie d’électricité publique Eskom, ainsi que le manque de compétences appropriées, a-t-il poursuivi.

Le PDG d'Eskom, André de Ruyter, a déclaré récemment que les perspectives de cette année continueront d’être très contraignantes, la compagnie étant toujours incapable de résoudre ses défis liés au renforcement de sa capacité de production.

S’exprimant lors de la présentation des résultats financiers annuels de la société en détresse, le responsable a rappelé que l'Afrique du Sud a besoin, de manière urgente, de quatre à six gigawatts de capacité de production supplémentaire pour remédier à la crise.

MAP