Burkinabé d’une vingtaine d’année, Adja est la nouvelle sensation à Ouagadougou. Réputée pour ses dons, elle accueille tous les jours des dizaines de patients en quête de miracles.

Adja, de son vrai nom Amsétou Nikiéma, vit au sud de la capitale. Apparemment détentrice de super pouvoirs, elle attire des malades de tous bords. Handicapés moteurs ou mentaux, personnes possédées, troubles physiques (…), la jeune fille ne recule devant rien. Selon les dires des personnes qui se brassent devant sa demeure, elle devrait ses aptitudes à un esprit. Ce dernier aurait choisi Adja comme hôte et dépositaire de son don de guérison. Un peu comme une intermédiaire, la « sorcière » est devenu le médium à travers lequel s’exprime l’entité.

On vient de partout pour la voir et lui confier qui un parent, qui un enfant ou soi-même tout simplement. Si la chamane opère à titre gracieux, il n’est pas interdit de lui laisser un petit quelque chose en partant. Ces offrandes lui permettent de s’en sortir financièrement et d’entretenir son armée d’assistants, de bras droit et autres gardes du corps.

Certains apparaissent pour glaner quelques informations ou l’espionner. Sans se laisser intimider, la star de Ouagadougou accepte les inconvénients de son métier. Elle a connu plus dur. Enfant spéciale, Adja a tour à tour été battue et enchainée par les siens. Rejetée dans son village, elle a connu l’opprobre et la haine. Des années plus tard, la donne a changé. Les gens se tournent vers ce petit bout de femme frêle pour lui demander son aide. « Grâce à la maltraitance, je suis devenue quelqu'un aujourd'hui, et je sais comment prendre soin de quelqu'un. Si tu ne souffres pas durant ton enfance, tu ne réussiras jamais dans la vie". Assène-t-elle à qui veut l’entendre.